Nonaaaaaaaa ! la bergere aux yeux clairs

[Onoratha]

C'est par une belle journée de printemps ensoleillée au sortir de l'hiver, au bord d'un ruisseau scintillant, que je suis née
Ma mère menait alors les moutons le long des sentiers que l'on emprunte dans la vallée des frigères pour la transhumance depuis des générations lorsqu'elle sentit les premières contractions arriver. Elle s'assit alors sur un rocher entourée de ses bêtes, surprise que j'arrive au monde aussi rapidement.
"Tu t'appellera Onoratha et tu honorera ta famille, ton métier et ton pays" dit-elle en me baptisant dans l'eau glacée tandis que mon cri de nouveau-né résonnait dans la montagne et affolait les moutons.

Je vécu une enfance heureuse et paisible, aidant aux travaux de la ferme, gardant les moutons dans la montagne. J'aidais également mon père à récolter la laine qu'il utilisait pour confectionner de beaux vêtements pour l'hiver.
Parfois je recevait la visite de mes cousines : moirann et mydrinn avec lesquelles nous allions chahuter les habitants du village ou alors nous jouions à "si je t'attrape-je-te-troll" dans la montagne sautant à pieds joints dans l'eau des ruisseaux, courant le long des sentiers.

Un jour d' automne alors que j'aidais ma grand-mère à ramasser les châtaignes et les champignons dans la vallée (elle ne pouvait plus se baisser de par son grand âge) elle me dit qu'il était tant que j'apprenne certaines choses, des choses différentes des travaux de la ferme, que je valais mieux que ça.
Le soir, au coin du feu, elle sortit d'un coffre fermé à clef, un très vieux livre tout poussiéreux sur la couverture duquel était dessinés d'étranges symboles que je ne comprenais pas.
"Je vais t'aider à déchiffrer les mystères des forces de la nature tout comme ton grand père l' a fait", me dit-elle "mais surtout n'en parle pas à tes parents il n'apprécierait pas".

C'est alors que je n'ai plus quitté ce livre, il me suivit sur tout les sentiers, j'étudiais, loin de monde, au milieu du troupeau, dans la montagne, je demandais des explications à ma grand-mère quand certains passages me paraissaient trop compliqués. J'apprenais la magie tout doucement et les années défilaient paisiblement dans la vallée des frigères.

Un jour alors que je n'étais deja plus une enfant, je m'ennuyais, j'en avais assez de moutonner les moutons, il faisait très chaud, c'était un soir d'été orageux, les nuages s'accumulaient dans le ciel.
Je m' appretais à rentrer à la ferme quand l'orage éclata; des trombes d'eau déferlerent, les éclairs zébraient le ciel, les ruisseaux tranquilles devinrent d'infranchissables torrents.
Soudain un éclair frappa la montagne à coté, le troupeau s'affola et se dispersa, j' éssayais de le regrouper sous la pluie battante quand je m' aperçu qu'il m'en manquait un.
Je ramenais tant bien que mal le troupeau à la ferme et je repartit aussitôt pour retrouver le petit agneau disparu.

Je vois encore ma mère, me suppliant de rester, au pied de la maison, sous les trombes d'eau :"Nonaaaaaaaaaaaaaa!"

Je courais dans tout les sens, j'escaladais les rochers bondissait par dessus les ruisseaux tant et si bien que soudain en me retournant je m 'aperçu que j'étais perdu, seule dans la montagne, je ne reconnaissait pas l'endroit.
Je finis par retrouver l'agneau apeuré, coincé entre deux rochers, je le serrais contre moi pour me réchauffer, j'étais trempée, je m' endormis sous cet abris de fortune attendant que la pluie cesse.

Le lendemain le soleil brillait à nouveau, j' entrepris alors de descendre dans la vallée pour retrouver mon chemin mais plus j' avancais et plus je m' apercevais que j'étais définitivement perdu.
Au bout d'une demi-journée de marche, je rencontrais une créature étrange au détour d'un sentier perchée sur une charette remplie de paille, elle était un peu plus grande que moi avec une grosse barbe elle parlait très fort, elle me dit que c'était un nain, j'étais très étonnée, je n'en avais jamais vu de ma vie, quelle étrange personnage!
Il me fit monter et m' emmena chez lui à kharanos. Sur la route il me raconta l'histoire des nains de la région, des gnomes, de gnomeragan, je n'en croyais pas mes oreilles, j'étais émerveillée, toutes ces histoires ! et ces paysages qui défilaient devant moi, je voyais au loin les portes de la cité des nains, Ironforge ! tout ce monde à explorer !

Apres avoir passé la nuit chez lui, je fis la trajet inverse pour revenir chez moi dans la vallée des frigères, mes parents étaient morts d'inquiétude mais c'était décidé, je repartais le lendemain !
Je savais au plus profond de moi que j'étais faite pour pour l'aventure et non pas pour rester une bergere toute ma vie.

Je préparais mes affaires, je recouvris le livre de mon grand père d'un tissus de laine, je pris le bâton que m'avait offert ma grand mère et apres un bref adieu à mes parents bouleversés je faisait mes premiers pas sur le sentier qui quittait la vallée des frigéres."

"Ah moi Gnomeragan, Ah moi Ironforge!"