Les débuts de Moirann

[Moirann]

Gnomeregan, notre belle cité pourquoi es tu si sombre à présent ? Aujourd’hui il est difficile de penser que cette ville si dangereuse ait pu être un des joyaux de l’alliance. C’est là que nous avons grandi Mydrinn et moi entre les bruits de rouages des inventions de mon père et le cliquetis incessant du boulier de ma mère.

Nos parents étaient des modèles pour beaucoup de gnomes. Mon père était reconnu pour être l’un des meilleurs artisans de sa génération, ses inventions se vendaient alors au quatre coins d’Azeroth, certains collectionneurs de la Horde même payaient fort cher pour acquérir ses précieuses marchandise sous le manteau. Mais tout ce génie n’aurait pu prospérer sans le grand sens des affaires de notre mère. Vigilante et exigeante elle gérait le commerce avec la détermination d’une guerrière et la patience d’une prêtresse.

C’est ainsi que nous avons grandi, dans un cadre privilégié, protégées et éduquées par des parents aimants et attentionnés. Mes jeunes années leur causèrent cependant bien du tracas. Car autant Mydrinn était la fille que tout parent rêve d’élever, studieuse et patiente autant moi je ne pensais qu’à chercher querelle à tous, à me révolter à la moindre occasion et à rosser tous les enfants de mon âge qui me déplaisaient. Notre père dans son infini sagesse pensa que tout s’arrangerait avec le temps mais rien n’y fit chaque jour je semais un peu plus de chaos à l’école et chaque jour je m’attardai un peu moins sur mes leçons pour me consacrer à quelques escarmouches avec les fils du voisin ou à lire de la littérature héroïque dont les humains sont si friands. J’en étais convaincu je n’avais pas ma place parmi les rouages et les machines mais bien sur une muraille de pierre à combattre monstres et chimères pour la gloire et l’honneur, je me sentais incomprise et n’accordait guère d’importance au jugement des autres. La seule qui avait toute mon attention était Mydrinn, elle seule comprenait mon désir d’évasion car elle aussi formait des projets loin de Gnomeregan et afin de parvenir à ses fins elle choisit d’exceller dans tout ce qu’elle faisait, pour qu’on n’est plus rien a lui apprendre et qu’on l’envoie ailleurs. Force m’est d’avouer que sa stratégie fut couronnée de succès. Lorsqu’elle atteignit l’âge de 13 ans elle fut envoyée à Ashenvale pour étudier l’alchimie auprès des elfes.

Je me retrouvais donc seule et désemparée, ce qui ne fit que renforcer mon désir de révolte. Mes parents n’y tenant plus durent m’envoyer en apprentissage dans la vallée des frigères pour apprendre le métier de la forge (seule métier auquel je m’intéressais un tant soit peu car plus défouloir et plus proche de mes aspirations que les autres artisanats) auprès de Maître Silverrust le maître forgeron nain d’Anvilmar à l’époque. Malgré ma joie de partir enfin, les raisons pour lesquelles je fus expédié là-bas, donnèrent à mon départ le goût amer d’une punition. Je fus logé chez ma grande tante là bas et c’est ainsi que je fis la connaissance de ma cousine Onoratha. Nous devînmes vite inséparables et les habitants du coin furent plusieurs fois la cible de nos tours pendables.

Maître Silverrust fut très dur avec moi les premières années de mon apprentissage, car malgré le changement de cadre mon caractère ne s’était que peu adouci. Souvent je ratais les cours pour regarder les jeunes nains s’entraîner au maniement de la hache et à, la maîtrise du tromblon. C’est avec ces jeunes gaillards peu barbus que je découvris réellement le maniement des armes, ils m’aimaient bien et je me sentais enfin moi en leur présence. Après 1 an ils m’offrirent même une petite dague en signe d’amitié.

A suivre....

[Grey]

Face à Nielson en son jeune âge, vous auriez fait office d'enfant de choeur très chère Moirann ;o)

[Moirann]

Vous dites cela parce que vos pensez que les femmes et les gnomes sont plus faibles je suppose. Et c'est là que réside ma force. Libre à vous de penser que les humains sont des êtres supérieurs, après tout certains rêve bien d'atteindre la lune.

[Grey]

Il vous aurait en effet surement sous estimé à cause de vos apparences mais cela aurait été votre seul avantage ;o)
Toutefois je pense que ça aurait été un duel mémorable s'il avait eu lieu.

[Moirann]

10 ans...10 ans que j'étais parti de chez mes parents, 10 ans passés à forger des armes et apprendre à m'en servir... Ces années m'ont appris à forger, outre le métal, ma personnalité. Et même si ma féminité y gagna peu au change, j'étais devenu une adulte loin des désirs de rebellion qui avaient été la source de mon exil forcé. J'étais impatiente de revoir ma ville natale car malgré tout, je dois bien l'avouer, mes parents me manquaient. Impatiente certes mais aussi effrayée par la réaction qu'aurait mes parents à l'idée que j'embrasse la carrière militaire...ne vous méprenez pas, il existe un grand nombre de gnomes guerriers mais ces postes bien que reconnus d'utilité publique sont souvent l'apanage des gnomes les moins brillants, la plupart des gens de mon peuple préférant se tourner vers les sciences (qu'elles soient d'ailleurs empiriques ou magiques). Enfin bref, ... c'est donc le coeur battant et le souffle court que je reprenais le chemin du foyer parental. En route j'appris que mon père était en outre devenu un ami personnel du Grand Artisan et qu'à présent les deux gnomes rivalisaient d'ingéniosité lors de diners-colloques, époustouflant l'assistance de leurs idées brillantes et farfelues...

Entrant dans la capitale je me rendis compte que rien n'avait changer, toujours le même bruit étouffé d'engrenage, les mêmes explosions de temps à autres et les mêmes fumées étranges s'échappant de divers ateliers...j'étais de retour. M'approchant de la maison je sentis mes jambes se dérober sous moi...mille questions m'assaillirent en un instant. N'y tenant plus je m'adosser au mur le plus proche...ma petite cotte de maille cliquetant contre la pierre brut...quand soudain...

"Hé dit madame tu fais quoi là ?", prise au dépourvue je me retournais et restais là bouche bée à contempler un gnome d'à peine 8-10 ans des lunettes loupes posée devant ses yeux miopes
- Euh...rien mon petit, je...(bravo pour le sens de réparti me dis-je)...tu ne devrais pas être chez toi à l'heure qu'il est ?
- Ben c'est ici chez moi m'dame, me dit-il désignant la maison de mes parents.
- Oh mais alors tu es mon ....tu es mon....

D'un coup la tête me tourna et je m'évanouis.

Je m'éveillai quelques heures (jours, mois ? je ne sais plus) plus tard. je fus réveillée par une douce voix surgissant de ma mémoire...la voix de ma mère chantant une vieille comptine gnome "l'ingénieux Fitzzwizzle et sa poule mécanique". J'ouvris les yeux pour découvrir mes parents ainsi que le jeune gnome autour de moi.

"Oh tu es réveillé...me dis ma mère avec un sourire chaleureux...
- Apparemment les voyages ne te réussissent pas renchérit mon père avec toute la bonhommie qui lui était propre...
Une fois levé nous passèrent de longues heures à discuter, mes parents m'expliquant ce qui avait changé pendant mon absence, la naissance de mon frère Melvinn peu après mon départ, etc. Mais il me parlèrent aussi de choses plus sombres, apparemment les rumeurs de guerre qui étaient arrivé jusqu'à moi dans la vallée des frigéres étaient bel et bien fondées, la légion ardente était de retour. Trouvant le moment opportun je décidais d'annoncer à mes parents ma volonté de suivre une carrière militaire et bien que je les sentis troublés et légérement déçu, ils acceptèrent ma décision puisque les temps à venir seraient probablement peuplés de bataille contre des hordes impies.

Le lendemain je partis donc à la garnison pour demandé mon enrôlement qui fut accepté rapidement étant donné le statut de mon père. Je fus affécté au 3e régiment d'artificier de Gnomeregan, les fameux "Poulets ardents"....A suivre

[Moirann]

"Nous avons perdu la partie nord de la ville, je répéte, nous avons perdu la partie nord de la ville"
Ce message ne cessera jamais de me hanter...C'était un jour sombre comme il y en avait eu tant d'autres ces derniers mois. Depuis qu'ils étaient arrivés. Au début nous pensions réussir à les contenir et à les repousser, on nous avait donc intimé l'ordre de taire les événements à la population. Mais malgrè nos efforts héroïques, il en arrivait d'avantage chaque jour, se faufilant par toutes les fissures tels des rats infames. La population bien que tenue par une censure complète commençait à murmurer et à s'inquiéter...On ne sentait plus qu'inquiétude et méfiance, même les sons des ateliers devenait discordants.

Le jour de cette annonce tragique, j'étais en faction dans la partie sud des égouts de la ville où on nous avait annoncé une recrudescence d'activités suspectes. Et c'est là dans cette moiteur putride que nous avons entendu le message des diffuses bla-bla : "Nous avons perdu la partie nord de la ville, je répéte, nous avons perdu la partie nord de la ville". Certains de mes compagnons s'effondrèrent sur le sol de désespoir. Quand à moi je restais là immobile, prostrée ne sachant que faire...d'un côté il fallait que je courre mettre ma famille à l'abri car elle résidait non loin du quartier nord, de l'autre l'obligation de ne pas quitter mon poste. N'y tenant plus, je décidait de me hâter vers la maison de mes parents malgré les sanctions que j'encourais pour abandon de poste, mais je n'en avais cure. L'important c'était de mettre à l'abri ceux qui m'étaient chers. Quelques compagnons c'étaient joints à moi dans ma désertion temporaire...

En arrivant près de la maison familiale je vis qu'ils étaient déjà là, s'en prenant aux civils avec des grognements innomables. Mes compagnons et moi même nous décidâmes de voler au secours des badauds en danger, créant un mur d'acier entre eux et la menace. Nous parvînmes à repousseer les assaillants, mais nous n'étions pas dupes, d'autres devaient rôder dans le coin. Après cette escarmouche je parvins enfin à mon foyer, en entrant dans la grande salle je sentis que quelque chose n'allait pas, la maison était trop calme...Soudain de l'étage supérieur me parvint un cri bestial et je sentis une fumée acre, je montai l'escalier quatre à quatre..j'entendis alors les cris de douleur de ma soeur et de mes parents...Toutes sortes de scènes horribles me traversérent l'esprit, en proie à une rage et une haine incontrolable je me précipitai vers la source de la fumée acre, je ne sentit que peu la porte que je fis voler en éclat à coup de masse...La pièce dans laquelle j'entrai était en flamme, et au milieu d'un cercle de flamme je vis ma soeur Mydrinn éplorée, entourant des bras le corps sans vie de notre petit frère Melvinn, autour d'elle 3 cadavres les assaillants...Au fond paralysés comme des statues, personnifiants l'effroi, mes parents...