Colis scellé

[Mafka]

Le regard mi-désespéré mi-résigné de l'humain amuse Deathgate.

Enfin l'énerve avant tout.

Comment ce pitoyable homme a t'il pu résister à son sort de possesion? Il y avait comme...deux esprits mais c'est impossible.


Non?

Quoi qu'il en soit, l'orc se promet d'y réflechir après avoir éliminé ce gêneur.


Une boule de lumière bleutée se forme dans la main de Deathgate qui la pointe mollement vers un Anduin pétrifié.

Derrière.

Kresker se retourne juste à temps pour lancer la boule d'éclairs sur le voleur armé d'une dague qui a tenté de le prendre à revers.

Celui-ci va rencontrer un mur quelques mètres plus loin.

Pendant ce temps, Valorcall s'est enfuit.

Encore un contretemps.

Etonnant tout de même que ce voleur de la Horde ait voulu protèger l'humain. Peut être un rapport avec le double esprit?

Enfin, il y a des choses plus pressantes.

Comme achever la bataille qui commence à tourner en faveur des Stromgardiens.

" - Esprit du vent, accorde moi le pouvoir de rétablir l'Equilibre! Prête moi encore ta force! "

Comme pour répondre à son appel un vent violent se lève, balayant le champ de bataille, emportant les hommes, les chevaux, les bêtes et les morts. Il sème à nouveau la désolation derrière lui.


Au loin, à flanc de colline, Deathgate aperçoit le prince humain sonner la retraite, emportant avec lui sur son cheval un corps. Hum...l'autre humain apparement, celui qu'ils appelent Régent.

Son petit tour de magie a fait de l'effet apparement.

Kresker s'autorise à sourire mais il est vidé, completement de ses forces. Heuresement que la bataille se termine.


L'orc parcout les rues de la ville pendant les heures qui suivent.

Eliminant les dernières résistances Réprouvées et regroupant ce qui lui reste de forces, quelques ogres et un ou deux raptors.

" Aucune importance. Cette ville ne me servira que de base arrière et il y a bien d'autres proies de choix dans le coin. Comme les ogres d'Alterac, ou les membres du syndicat. (Kresker fronce les sourcils) Malgré tout, le peu de résistance réprouvée me surprend, vu la durée de la bataille, ils auraient pu envoyer des renforts du Sépulcre. A moins qu'il étaient occupés à combattre d'autres humains ou je ne sais quoi. "

Deathgate se retire dans la mairie en ruines, sous la protection de quelques ogres.

Il mérite bien un peu de repos.

" Première phase complète sur un succès total. Maintenant j'ai une dernière chose à faire avant de prendre un long repos et de possèder la lie des environs. "

Deathgate prend une plume et commence à écrire sur un vieux bout de parchemin.

Du Prophète Kresker Deathgate au seigneur Banehollow


Maître du conseil des cinq Prophètes.

Mon plan pour l'Equilibre se déroule à merveille. Vous m'avez affecté la destruction des morts vivants et je suis dans l'honneur de vous annoncer que Moulin de Tarren est la première ville Réprouvée à chuter pour la gloire de notre ordre.

Bien que légerement retardé par les humains proches de Stromgarde, je compte continuer sur le Sépulcre, voir Brill avant d'approcher Undercity.

Je ne suis pas pressé, vous non plus mon cher Seigneur, car j'ai l'impression que mes quatres compagnons Prophètes ne s'en sortent pas aussi bien que moi avec les autres races.

N'hésitez pas à me confier la destruction des humains par exemple, une fois que j'aurais pris Undercity.


Pour l'honneur de Jaedenar, du Conseil des Ombres et de l'Equilibre.

Quatrième Prophète du conseil, Kresker Deathgate.

[Scipion]

"WARGHHHH…"

Une odeur de chair brûlée flotte de nouveau dans l'air.

Le cri d'Anduin résonne sans écho dans la pièce sombre et humide.

Eclairé par un brasero incandescent, le visage grimaçant l'orc bourreau dévoile des crocs jaunes luisant de salive.

La douleur du fer rougi fouillant ses entrailles fait de nouveau sombrer Anduin dans l'inconscience.

"Des jours que cette torture dure. Cet idiot n'est plus qu'un tas de chair sanguinolent." Pense Scipion tapi au plus profond de l'esprit tourmenté de l'humain.


Peu après son combat contre Kesker, Anduin a cru pouvoir s'échapper, mais il a vite été encerclé par les ogres d'Alterac appelé en renfort, seul l'intervention de l’orc a pu empêcher sa mise à mort rapide. Ramené de force jusqu’au Moulin de Tarren, il a eu la surprise de voir le village noyé dans un épais nuage sombre zébré d’éclairs. D’un mot de pouvoir, le chaman a aménagé une entrée dans le maelstrom, ouvrant la voie vers le cœur du village, aussi calme que l’œil d’un cyclone. A l’intérieur, Anduin a put voir plusieurs ogrimages affairés près de la chapelle, récitant une litanie incompréhensible pendant qu’on le traînait sans ménagement vers ce qui restait de la mairie.

Depuis ce jour, le général humain, enchaîné dans une cave humide, subi toutes les tortures imaginées par l'esprit dément du chaman orc.

Ecorchage à vif, membres brisés à coups de masse, fer rougi planté dans ses entrailles, toutes ces tortures atroces et bien plus encore lui ont été infligées. Et chaque fois que son corps s'apprêtait à lâcher prise, Kesker lui faisait prodiguer des soins magiques afin de faire durer le supplice. Seul son visage a été épargné afin qu’il puisse toujours révéler ses secrets.

Ces longues séances de tortures ont brisé le corps et l’âme de celui qui fut un grand guerrier. Depuis plusieurs jours, son semblant de vie se résume à des cauchemars éveillés et des rêves salvateurs. Seul le souvenir de Mafka rattache Anduin à la vie, d’un fil si tenu que les vagues de douleurs menacent à tout moment de le rompre.

Tous ces tourments n'ont qu'un seul but, faire avouer à l'humain ce que Kesker redoute depuis leur confrontation : Comment peut-il y avoir deux âmes dans un même corps?

La résistance de l'humain à ses sorts de possession inquiète énormément Kesker. Il a bien tenté de prendre de nouveau le contrôle d'Anduin, mais les résistances conjuguées du guerrier et du mort vivant l'ont de nouveau mis en échec.

« Ces humains auraient-ils trouvé un moyen de contrer mes pouvoirs? » Se demande l'orc en continuant à fouiller le corps inerte d'Anduin avec son tison rougi qui s'éteint peu a peu, laissant échapper des vapeurs de sang.


« Il aurait sans doute préféré la mort au calvaire qu’il subit. » Pense Scipion en en regardant l’esprit de l’humain s’enfuir dans ses rêves.

Le mort vivant s’est délecté des tortures infligées au général humain. Etre aux premières loges d’un tel spectacle est une chose rare, et Scipion en a profité comme tel. Même lui, pourtant expert dans ce domaine, a découvert de nouvelles techniques sadiques. Pourtant la désinvolture dont faisait preuve l’orc en pratiquant méthodiquement sa sinistre besogne mettait le mort vivant mal à l’aise. Alors que Scipion jubile quand lui-même torture un ennemi de sa Dame Noire, Kesker semblait impassible. Aucune émotion autre que sa détermination à obtenir une réponse ne transparaissait, comme si toute cette souffrance était chose…naturel.

« Ce n’est pas la cruauté qui le guide mais le chaos lui-même ! » s’inquiète-il.

Un autre sujet d’inquiétude le ronge depuis leur entrée dans Tarren. Malgré tous ses efforts, Scipion a été incapable de contacter Maïlindir, que ce soit lors des phases de sommeil d’Anduin ou même lors de rares moments de calme éveillé. Ses appels sont restés vains et la peur de ne plus retrouver son corps commence à germer en lui.


« Maître, cet humain ne parlera plus » intervient doucement le gobelin chargé des soins en soupesant le bras inerte du général « Vous avez tiré tout ce qu’il y avait en lui. »

Reprenant ses esprits, Kesker observe avec un sourire sadique son œuvre sanglante.

« En effet, tu as raison. Ce n’est plus qu’une coquille vide. Il emportera son secret dans la tombe, ainsi que ses deux âmes » répond t il en partant d’un rire sardonique.

« Dissèque-moi ça et récupère le sang pour le rituel, nous pourrions en avoir besoin. » Ajoute t il en montant l’escalier quatre a quatre.

« Bien Maître » répond le gobelin en faisant une révérence grotesque.

D’une main experte, le gobelin commence lentement à trancher les veines d’Anduin afin de récupérer son sang, laissant par la même la vie s’écouler.

Un coup d’œil vers l’esprit de l’humain apprend à Scipion qu’il n’a pas conscience de sa mort imminente.

« Pauvre fou, toujours avec sa Mafka ! » Soupire t il.

Anduin revit encore une fois son plus doux rêve, la scène des retrouvailles avec Mafka. Mais cette fois ci, ils sont seuls dans un désert de brume.

Soudain un doute saisit Scipion.

« Ce n’est pas Mafka !» s’exclame t il

Bien que ressemblant à la princesse, la femme debout devant Anduin semble plus grande et plus majestueuse. Plus sombre également. Au cri du mort vivant, elle tourne lentement la tête vers lui.

« Bonsoir Scipion. Tu es étonné de me voir ? Pourtant je suis toujours la pour accompagner les âmes vers leurs destins. » Dit-elle en déployant ses ailes pour se révéler sous sa véritable forme.

« Bonsoir Ange de la mort, je ne t’avais pas oublié. Tu viens donc nous accompagner vers notre destin… »

« Non, Scipion, ton âme est sortie de la Gouve en devenant un mort vivant. Même moi je ne puis plus rien pour toi. »

« Grand bien me fasse ! Je suis libéré de ta domination. »

« Malheureusement… » Répond l’Ange avec un sourire attristé

Une sueur froide fait frissonner le mort vivant

« Que veux-tu dire ? »

« La magie qui te lie à Anduin est forte, très forte, elle ne se brisera qu’avec la mort de ton hôte. »

« Ca je le sais, et sa mort est proche. »

« Oui, en effet. Et je vais le guider vers la lumière. Mais pour venir ici j’ai du traverser une voile de chaos pur. Ton âme, en cherchant à retrouver son corps, devra suivre le chemin inverse. Et elle n’y résistera pas. »

« Mais….Que vais-je devenir !!! »

« Tu te disperseras sans doute dans le néant distordu, comme toutes les âmes perdues. »

« Mais… »

« Je suis désolé Scipion. »

Le mort vivant est atterré. Un vent de panique le saisit à la perspective de perdre sa précieuse éternité. S’il avait perdu son ancien corps, il nourrissait le secret espoir de prendre possession de celui du guerrier, mais la c’est son essence même qui va disparaître.

Délaissant Scipion, l’ange reprend sa conversation avec un Anduin hagard.

L’esprit du mort vivant file à toute vitesse, cherchant une issue à sa damnation.

Soudain, une idée perverse jaillit dans sa tête. Une idée digne de sa Dame Noire.

« Ange… »

Interrompue, le messager de la mort se tourne de nouveau vers Scipion.

« Je ne peux rien pour toi Scipion, j’en suis désolé »

« Je sais cela » Répond sèchement le mort vivant « Répond à ma question : quand mon âme va-t-elle quitter ce corps ?»

« En même temps que celle de ton hote, mais je ne pourrais te guider vers la lumière »

« Je me fiche de ta lumière ! Et si l’âme de l’humain reste dans ce corps ? »

« Mais... Ce n’est pas possible, toute vie a quitter ce corps ! »

« Je sais ! Mais s’il refuse de te suivre, que se passera t il ? »

« Et bien…Son âme restera prisonnière d’un cadavre. Et elle ne trouvera jamais la lumière car je ne viens qu’une fois. Mais il souhaite me suivre, et lui seul peut décider de son destin !»

Se tournant vers Anduin, toujours hagard, Scipion le saisit par les épaules. Ses doigts squelettiques pressent la chair jusqu’au sang.

« Ainsi tu souhaite partir ? » Demande t il d’une voix douce

L’humain, tout d’abord immobile, lève lentement les yeux vers Scipion.

Une lueur de colère éclaire soudain le regard morne du guerrier.

« Toi !! C’est toi qui es la cause de tous nos maux !! » Hurle t il en repoussant le mort vivant en arrière.

Propulser par la force décuplée d’Anduin, Scipion glisse sur le dos jusqu’à s’arrêter brutalement contre un mur de pierre. Malgré la violence du choc, Il se relève prestement, surpris de la présence d’une construction dans ce qui semblai un être un rêve de brume.

Stromgarde, il est à Stromgarde.

Un Stromgarde où tous les habitants forment un cercle autour de lui, ne laissant qu’une maigre ouverture face à lui par laquelle Anduin apparaît. Le Général n’a plus rien à voir avec la loque qu’il était devenu. Il est maintenant paré d’une armure étincelante, brillant de mille feux dorés. Deux épées d’argent et d’or pendent à ses cotés, luisant d’une aura bleutée.

« Tu va payer pour tes crimes, aberration de la nature » Hurle Anduin en dégainant ses épées sous les acclamations de la foule.

Les épées décrivent des courbes gracieuses et précises dans les airs, repoussant pas à pas Scipion contre le mur. Le mort vivant, désarmé, doit faire appelle à toute sa science de l’esquive pour éviter la froide morsure du métal. Les coups pleuvent de toutes parts. Les esquives du mort vivant se font de plus en plus serrés. Le tranchant aiguisé des lames a déjà commencé à taillader l’armure de Scipion.

« S’il me tue, tue t il mon âme ? » se demande Scipion, oubliant aussitôt cette pensée.

L’épée a éraflé son bras.

Une douleur qu’il n’a plus ressentie depuis sa douloureuse résurrection par le fléau déchire son esprit. Son âme est meurtrie.

Déconcentré, Scipion se jette en arrière pour éviter le cisaillement des lames qui manque sa poitrine d’un cheveu.

Il est à terre aux pieds d’Anduin, a sa merci.

Les deux lames se posent sur sa poitrine. Les pointes s’enfoncent douloureusement dans ses chairs putréfiées. La foule imaginaire hurle à la mort, exprimant le profond désir de son créateur.

« Si tu as un dieu, reprouvé, prie le pour qu’il t’accueille » Rugit Anduin, s’apprêtant à porter l’estocade fatale

« Je le prierais pour qu’il accueille également Mafka !!! » Grogne Scipion, le souffle court.

Les lames s’arrêtent comme a regret.

« Qu’as-tu dis ? » demande Anduin, paralysé.

« J’ai dis que j’attendrais Mafka avec impatience la haut. » Répond Scipion, une lueur d’espoir fugace dans les yeux.

« Explique-toi, mécréant ! » Rugit le général.

« A qui crois-tu que Kesker va s’attaquer une fois qu’il en aura fini avec toi ? » Continue Scipion en fixant l’humain dans les yeux, comme pour l’hypnotiser « MAFKA ! Et tu laisserais ta princesse seule pour affronter ton tortionnaire ? Imagine ce qu’il lui ferait subir. Les supplices à infliger à une femme sont beaucoup plus douloureux qu’a un homme... »

La rage déforme les traits d’Anduin.

« NON ! PAS ELLE » hurle t il.

« Si ! Crois-moi, j’ai entendu ses plans pendant que tu dérivais dans tes rêves. Un de ses plus chers désirs est de mettre la main sur elle. Et tu sais ce dont il est capable. » Fini le mort vivant avec un sourire.

La foule a disparu dans les brumes. Seul l’ange de la mort, spectateur attentif, reste auprès d’eux. Anduin semble torturé par ses pensées, tiraillé par son devoir et par le désir de ne plus souffrir.

« Je ne suis pas idiot, reprouvé. » reprend le guerrier après un long moment de silence « Tu ne fais pas cela par bonté d’âme. Qu’as-tu à gagner dans l’histoire ? »

Un large sourire hideux s’affiche sur le visage de Scipion

« En effet. Je me fiche de toi ou de Mafka. » Ment le mort vivant.

« Mais nous sommes liés, si tu meures, je meure également, et de façon définitive comme l’a dit l’ange. Et ça, très peu pour moi ! Ton corps est mort, tu ne peux plus le réintégrer et aucun prêtre de ta lumière ne peut t’atteindre ici. Moi, la mort, j’en suis libéré, n’est ce pas ? » Continue t il en jetant un coup d’œil à l’ange de la mort.

« Je te propose un marché, humain. Donne-moi la possession de ton corps mort ! Et je te ramènerai auprès de ta princesse ! »

Les paroles de Scipion résonnent longtemps dans l’atmosphère éthérée. L’ange, tétanisé par les termes de ce pacte, semble suspendu aux lèvres d’Anduin.

Le guerrier n’a pas quitté des yeux le mort vivant. La tempête qui agite son cerveau transparaît dans le reflet de ceux ci.

Apres un long silence insoutenable, la voix du général s’élevé

« Je n’ai aucune confiance en toi. Mais si la survie de la princesse Mafka dépend de moi, je dois prendre le risque. Je t’accorde donc la possession de mon corps, et ce, jusqu'à ce que tu me mènes auprès d’elle. »

« Ta décision peut être lourde de conséquence, Anduin. As-tu bien réfléchi ? » Demande l’ange, surpris de se voir évincé.

« Je le sais, Ange de la Mort, mais je n’ai pas d’autres choix… »

L’ange, déployant ses ailes pour sortir de l’esprit de l’humain, se tourne vers un Scipion soulagé et heureux.

« Tu joue un jeu dangereux Scipion. Tu interfères dans les affaires de la mort. » rugit l’ange de la mort en s’élevant du sol.

Le mort vivant s'esclaffe

« Tu le reconnais toi-même, tu ne peux rien pour moi, ni contre moi d’ailleurs ! » Dit Scipion, faisant face à l’ange en colère.

« Ce blasphème ne restera pas impuni, crois-moi ! » Rugit de nouveau l’ange en disparaissant.

« Je n’ai que faire de tes menaces ! Va retrouver ta maudite lumière ! » Répond le mort vivant, hilare.


[La suite tres rapidement (si vous le souhaitez ...)]

[Mafka]

( Bien sûr! en tout cas moi oui, et impatiemment, je suis suspendue à ton récit! )

[Scipion]

Perdues dans les brumes évanescentes, les deux âmes restées seules s'observent.

"Ainsi c'est toi que recherchait Kesker." Demande Anduin qui reprend lentement ses esprits.

"Oui, c'est moi. Mais sans moi, tu serais déjà mort à Tarren. C'est grâce à moi que Kesker n'a pas pu t'envoûter." répond Scipion

«En effet, mais je ne sais pas si je dois t’en être reconnaissant, j’ai vécu l’enfer depuis ce jour. Mais, malgré les affres de la mort qu'a subis ton corps, ta voix et ton visage me sont familiers. Nous nous connaissions n'est ce pas? N'étions nous pas amis quand tu étais encore vivant ?"

« Oublie cela ! » s’exclame Scipion dans un mouvement d’humeur incontrôlé « concentrons-nous plutôt sur notre évasion de Tarren. »

Apres un moment d’hésitation, Anduin reprends

« Oui, tu as raison. Comment comptes-tu nous sortir de la ? »

« Mmm…j’en fais mon affaire. Tapis-toi dans un coin et admire. » Dit Scipion avec un sourire carnassier.

Tout en fermant les yeux, le mort vivant sent que, lentement, il prend le contrôle du corps du guerrier. Un corps fort, puissant et trop grand pour lui. Alors qu’il commence tout juste à sentir les membres sans vie répondre à ses ordres, ceux-ci font déferler sur lui toutes les souffrances qu’ils endurent encore.

Scipion s’écroule dans un cri d’agonie.

« Que se passe t il » Demande Anduin en se portant à ses cotés.

Le mort vivant, encore tête baissée, se surprend à admirer le général. Avoir endurer autant de souffrance pendant tant de temps aurais été au-dessus de ses forces. Son admiration se mue rapidement en jalousie.

« Il y a trop de souffrance dans ton corps » répond t il en relevant la tête « Je ne pourrais pas nous faire évader en endurant tout ça. Tu va devoir m’aider si tu veux revoir ta princesse »

Le visage du général blêmit en comprenant ce que lui demande le reprouvé. Les souvenirs des tortures resurgissent soudain en lui. Puis son visage se durcit.

« Soit, si tel est le prix, je t’aiderai » susurre t il

« Bien, et contrôle-toi, notre évasion devra se faire dans le silence »

Scipion ferme de nouveau les yeux, réprimant le sourire narquois qui lui vient aux lèvres.

De nouveau, il entre dans ce corps puissant. Les souffrances qui affluent de toutes parts glissent sur lui sans l’atteindre pour se déverser sur l’esprit d’Anduin.

Un long cri d’agonie intérieur retentit.


Apres un léger vertige, Scipion sent qu’il est allongé sur le dos, les membres désentravés.

Ouvrant subrepticement les yeux, il aperçoit le gobelin, seul, affairé au-dessus de lui. Une longue et fine dague s’enfonce sans peine dans son ventre, évitant savamment ses organes internes sans doute précieux pour les rituels de l’orc.

Très lentement, Scipion déplace son bras le long de son corps afin de positionner sa main sous la gorge de la petite créature. Profitant d’un effort de la créature qui bute sur une des cotes, le mort vivant lui saisit la gorge et serre de toutes ses forces tandis que de l’autre main il arrache la fine dague de son abdomen. Le gobelin se retrouve suspendu par la gorge a un mètre du sol, ses pieds battant l’air.

« Ainsi tu nous croyais mort, misérable créature » murmure t il « Et bien tu avais raison. »

D’un geste mal assuré, il lui plante la fine dague dans la bouche, cherchant à atteindre le cervelet.

Apres quelques soubresauts, le petit corps cesse de s’agiter. Dans un dernier effort, Scipion lui brise la nuque avant de le déposer silencieusement par terre.

Malgré la puissance de ce nouveau corps, le mort vivant le maîtrise mal, ne retrouvant pas ses repères. D’un rapide coup d'oeil, il examine les lieux qui l’entourent. La cave humide est toujours celle de la mairie, une vulgaire table servant de lit de vivisection. Tous les outils de tortures sont rangés pèle mêle dans la pièce humide.

Rassuré, il examine son nouveau corps.

« Sale état. Pire que mon propre corps, Maïlïndir aurai du travail à reconstruire tout cela » Pense Scipion en tiraillant sur le large morceau de peau qui pend de son torse.

Fouillant rapidement la pièce, le mort vivant trouve de quoi rafistoler son corps.

« Du fil de lin, voila qui fera bien l’affaire »

Mais malgré ses recherches, aucune traces d’une arme digne de ce nom. Tous les instruments de torture sont trop lourds ou encombrant pour faire une arme efficace entre ses mains. Seul la fine dague semble suffisamment légère pour qu’il puisse la manier suivant son art.

« Bien effilée, mais face à un guerrier, je ne tiendrais pas trois secondes » regrette Scipion

Ainsi armé, le mort vivant s’engage en silence dans l’escalier qu’à emprunter Kesker peu de temps auparavant.

Le corps puissant d’Anduin n’a pas la grâce de celui de Scipion, et celui-ci doit faire usage de tous ses talents pour rester invisible au monde des vivants. Plus lentement qu’a l’habitude, il débouche dans la salle du conseil.

Personne.

Soudain une voix haïe s’élève de l’étage.

« Mais Seigneur Banehollow, j’ai suivi notre plan ! » pleurniche Kesker

« Je l’espère, mais ne t’avise pas de faire du zele. »Répond une voix sortie d’outre tombe « tiens-toi en a ta mission et tu seras récompensé comme il se doit »

« Oui seigneur. » Reprend Kesker d’une voix plus assuré « Les travaux avancent vite. Les Ogrimages ont repéré le fragment de Nexus. Les fouilles ont commencé et nous toucherons bientôt au but. »

« Bien, Hâte toi car la conjonction est proche. »

« Oui Seigneur. Les autres prophètes ont-ils trouvés leurs fragments ? »

« Cela ne saurai tarder. Mais certains rencontrent des résistances des populations locales »

« Je n’ai pas ce problème. » intervient Kesker, tentant d’amadouer son interlocuteur

« Tu as eu de la chance ! » Coupe la voix sans ménagement « Les actions menées sur place par Sylvanas t’on grandement aidé. La princesse t’a elle-même introduit en Arathi. »

« Oui, c’est vrai » Kesker se recroqueville sur lui-même « Mais j’ai tout de même amené les armées de la horde et de l’alliance à se neutraliser. Et mes agitateurs des deux bords ont poussé nombres d’illuminés patriotes à organiser des raids sur les principales villes de la région. Les forces d’intervention ainsi occupées, nous avons le champ libre pour travailler en toute quiétude. »

« Soit, cela ne sera pas oublié le moment voulu »

« Et notre contact Elfe, ou en est-il ? » Demande Kesker, s’enhardissant

« Tu le sauras au moment où j’aurai jugé opportun ! » Rugit la voix.

La force de la voix fait trembler les murs déjà fragilisés par la tempête.

« Pardonnez-moi seigneur » murmure l’orc.

« Hâte-toi de remplir ta tache, ma patience est à bout. » rugit de nouveau la voix caverneuse

« J’y vais de ce pas » répond le chaman

Des pas résonnent dans l’escalier, se rapprochant dangereusement de la cachette de Scipion.

Pris de panique, le mort vivant file vers la sortie à toute allure, ne s’arrêtant qu’à la porte de sortie pour reprendre son souffle et de nouveau disparaître du monde visible.

Dehors, la lumière, bien que faible, l’aveugle. Le village grouille de monde. Ogres, orcs, trolls, humains et même reprouvés semblent tous affairés à une même tâche : creuser ce qui semble être un énorme cratère près de la chapelle de Tarren. Curieux, Scipion commence à s’approcher doucement de la chapelle quand soudain il entend les pas de Kesker se rapprocher de la porte de la mairie.

Le mort vivant se fait peu d’illusion. Avec ses talents diminués par ce nouveau corps et les pouvoirs dont dispose l’orc, il ne fait aucun doute que sa présence ne restera pas bien longtemps inaperçue.

Scipion n’est pas un guerrier, et la fuite est pour lui un moyen suffisamment honorable si cela lui permet de rester en vie. Se remémorant l’attaque de Tarren, il cherche des yeux le puits, seule cachette efficace au milieu de cette foule. D’une rapide course il le rejoint, et saute dans les ténèbres au fond du puits.

Durant sa courte chute, une pensée surgit.

« Pourvu que le champ de force ne continue pas sous terre… »

Le contact de l’eau froide le saisit et le rassure. Le champ de force est en surface, il a donc une chance de pouvoir s’enfuir. De ses anciens souvenirs de vivant, quelques bribes ont resurgies pendant qu’il cherchait un moyen de s’évader du village.

« Arathi est un plateau calcaire percé de nombreuses grottes et de rivières souterraines. Si vous jetez un bouchon lesté dans un puits d’Arathi, vous avez beaucoup de chance de le voir ressortir d’une source a proximité. Ou pourquoi pas a l’autre bout du pays. » Avait-il entendu dire par un précepteur de Mafka.

« J’espère que j’aurai beaucoup de chance. » Pense Scipion en plongeant dans l’eau glacée.

Apres quelques tâtonnements dans le noir, il découvre ce qui semble être une ouverture sur une des parois du puits. Sans hésitation, il s’engouffre dans la brèche et nage de toutes ses forces.

Un léger courant le pousse en avant.
Puis de plus en plus vite jusqu'à ce qu’il ne nage plus mais qu’il cherche à se protéger des rochers qui parsèment le tunnel sur lesquels le courant le précipite.

Apres plusieurs chocs, il perd conscience.

« Pourvu que la sortie ne soit pas trop loin…ou qu’il y en ait une ! » Se demande t il dans une dernière pensée.



Lumière…

Chaleur…

Odeur…

Se relevant sur un coude, extenué, il aperçoit une petite rivière qui s’écoule paresseusement sous le soleil. La rivière souterraine qui l’a entraîné dans les profondeurs de la terre l’a déposé dans ce coin paradisiaque.

Las, Scipion s’allonge au soleil, heureux de savourer sa liberté retrouvée.

A peine s’est-il allongé qu’une voix retentit dans sa tête

« Scipion ! Ou étais-tu !! »

« Maï, C’est toi ? »

« Oui imbécile, qui d’autre ! Où étais-tu passé ? Et pourquoi ne pouvais-je pas te contacter ? Notre Dame Noire est excédée, les choses s’enveniment ici !» S’emporte Maïlïndir

« Calme-toi, c’est une longue histoire. Je te raconte ça en me reposant un peu. » Répond Scipion.


Scipion fait un rapide et complet compte rendu à Maïlïndir des derniers événements qu’il a vécu.

« Et je suis sortis par cette rivière » fini Scipion

« Mmm…Tu as énormément de chance, une fois de plus. Je vais faire mon rapport a Dame Sylvanas, je te contacte pour te donner tes ordres. » Reprend Maïlïndir après un moment de silence

« Mais…Et moi, qu’est ce que je fais ? » interroge t il

« Compte sur ta chance » répond t elle dans un rire en coupant court la conversation

Le juron qu’il s’apprête à lui lancer s’étouffe dans sa gorge.

Un grondement retentit derrière lui.

Faisant rapidement volte face, il aperçoit un groupe de raptor qui l’accule à la rivière. Sans doute attirer par son odeur de cadavre, les sauriens se sont approchés sans bruit de leur proie. Seul et sans équipement, il sait qu’il n’a aucune chance face à cette meute. De plus, son nouveau corps, bien que puissant, l’handicape dans son style de combat tout en finesse.

Bien que perdu d’avance, Scipion s’apprête vendre chèrement sa peau, même si ce n’est pas la sienne.

Un premier raptor, plus intrépide que les autres ou plus affamé, se jette sur lui sans ménagement. D’un pas rapide de coté, il s’efface devant les crocs effilés du saurien et d’un geste ample, il ouvre le ventre de la créature dont les viscères se répandent sur le sol.

Les autres, échaudés par la triste expérience de leur compagnon, commencent à effectuer un mouvement tournant pour l’attaquer tous ensemble sur plusieurs fronts a la fois.

« Et dire qu’on pense ses bestioles idiotes… » Pense Scipion

Comme muent par un signal silencieux, les raptors se jettent sur lui d’un même élan.

Le mort vivant effectue une esquive rapide tout en déchirant l’œil de son premier agresseur qui se jette en arrière, empêchant le saurien à ses cotés d’effectuer son attaque.

Un troisième saurien saisit dans sa gueule le bras sans arme. Ses dents tranchantes comme des rasoirs commencent à s’enfoncer profondément dans les chairs mortes, entamant l’os.

Scipion, avec de rapides mouvements de poignets, commence à entailler le museau de son agresseur dans l’espoir de lui faire lâcher prise.

Sa mobilité est sa survie et il le sait. Plus il reste statique, plus sa mort se rapproche.

Le raptor commence tout juste a desserré son étreinte que le mort vivant sent d’autres crocs s’enfoncer dans son épaule.

La partie est perdue

« Dommage, ce nouveau corps commençais à me plaire… » Se prend à regretter Scipion


Le mort vivant commence à s’abandonner à l’appétit des raptors quand soudain une pluie de feu s’abat sur eux. Les écailles visqueuses des reptiles s’embrasent comme par magie. Rendus fous par la douleur et la peur, les raptors s’égaillent, laissant des traînées de feu derrière eux.

Comme par miracle, les flammes lèchent le corps de Scipion sans lui faire aucun mal, comme si elles étaient animées d’une volonté propre.

« Joli feu d’artifice Drogo » s’esclaffe une voix rieuse derrière le nuage de fumée « tu devrais faire des représentations, les itinérants du pestacle cherche du personnel je crois ! »

« Très peu pour moi ! » Répond une petite voix « Les composants pyrotechniques sont bien trop chers ! »

Des rires nasillards s’élèvent tandis que le nuage se dissipe, révélant aux yeux de Scipion, au bord de l’épuisement, une troupe de gnomes montés sur des mecanotrotteurs.

« Les compagnons de Mafka, c’est bien ma chance… » Pense Scipion

« Et tout ça pour un reprouvé ! Tu as bien fais de faire fuir ces bestioles, elles se seraient étouffées avec toute cette viande pourrie ! » Grogne Moirann en lançant un regard mauvais sur Scipion.

Scipion sourit

« Je suis Anduin Valorcall, Général de Stromgarde. » Dit-il d’une voix qu’il cherche à être puissante

« Je vous remercie de votre aide. Le régent vous en saura grée. Mais si vous vous pouviez me conduire à lui, vous en seriez bien aimable. Je ne me sens pas la force » continue t il avant de s’écrouler, évanoui.

[Moirann]

(hrp : je vais essayer de pondre quelque chose mais ça va me prendre un peu de temps en tout cas tu es plus en forme que jamais Scipion, re-bienvenu parmi nous )

[Scipion]

(hrp: Merci .

Je suis entre tes mains maintenant )

[Mafka]

" - J'ai rêvé de ce jour, Falconcrest. "

La lame se rapproche de la gorge de l'humain recroquevillé au sol, qui tente se cacher sous son masque orange.

" - Pitié, Seigneur! Je... "

Un râle d'agonie l'arrête, l'homme qui le menace se retourne.

" - Je crois bien que Mafka vient d'en finir avec ton garde personnel, comment s'appelait t'il déjà? Otto non? Aucune importance tu le rejoindras bien assez tôt.
( Une immense expression de peur se lie sur les traits de Falconcrest. )
- Seigneur non! J'ai moi aussi été citoyen de Stromg.... "

L'épée tranche la gorge du chef du Syndicat à Stromgarde.

Galen Trollbane rengaine, un sourire fatigué aux lèvres.

Il se retourne vers un humain en armure verte frappé de l'ancre de Kul Tiras.

" - Pears! Où en sont les autres fronts?
- Tout va bien Sire Trollbane, l'ennemi est partout défait, les derniers fuyards sont en ce moment même rattrapés par mes chevaucheurs de griffons.
- Et ton couard de chef, où est il?
- ... ( Pears soupire ) Sûrement bien caché dans un coin j'imagine.
- Bon, regroupons nous, je passe en revue mes forces et celles de Kul Tiras d'ici une heure.
- Bien Sire! ( Pears se frappe le torse ) "

Le capitaine sort de la pièce du conseil du Syndicat.

Galen se retourne alors vers Mafka, l'air inquiet:

" - Mafka ça va? Tu t'es encore bien débrouillée aujourd'hui, cet Otto ne devait pas être si facile à tuer.
- ( La princesse a un sourire triste ) Galen... je sais me battre, tu sais, et arrête de me tresser des lauriers, c'est toi qui a commandé notre assaut victorieux.
- ( L'humain éclate de rire ) Tu as raison! Je suis le meilleur! Bon, allons nous préparer à féliciter nos soldats. "


Quelques jours ont passé depuis le repli à Tarren. Les maigres renforts de Kul Tiras sont arrivés au refuge commandés par leur chef arrogant, Seacal.
Le Régent a été ramené en état critique de la ville Réprouvée, il subit maintenant des soins intensifs à l'Ornière en ayant redonné les pleins pouvoirs à Galen.
Encouragé par les rapports émanants de l'ancienne capitale, Trollbane a lancé une attaque précise et puissante contre Stromgarde occupée par le Syndicat.
Syndicat extrèmement diminué grâce à la peste laissée par les Réprouvés. Ainsi, sans explication apparente, certains se muaient en morts-vivants et attaquaient leurs anciens alliés.
C'est donc une ville en pleine guerre civile que les forces combinées de Stromgarde et de Kul Tiras ont reprise.

" Une victoire facile, mais hautement importante se dit Galen Trollbane en resassant les derniers évenements dans le château de Stromgarde nouvellement repris. Les hommes perdaient confiance, maintenant ils ont de nouveau un vrai chef, et une victoire symbolique à leur crédit. Tout se passerait pour le mieux si Anduin redonnait signe de vie. Mafka se morfond dans le silence à présent, craignant pour la vie du Général. "

" - Sire? ( Pears toussote pour attirer l'attention du prince )
- Qu'y a t'il capitaine? Votre chef pompeux fait encore des idioties?
- On peut dire ça, seigneur.... Nous venons de recevoir un ordre direct de notre Roi. ( Pears baisse les yeux et semble géné ) Il nous demande de rapatrier toutes nos troupes, la menace Naga étant de plus en précise...
- Quoi?? ( Galen se lève, avec une expression de colère intense ) Comment Proudmoore peut il me faire ça? Et depuis quand quelques Nagas mettent en danger un royaume comme Kul Tiras?
- Sire... il est évident que tout ceci n'est qu'un prétexte.
- ( Trollbane fronce les sourcils ) Et comment voyez vous les choses Darlin?
- Soyons réalistes, Kul Tiras n'a plus sa puissance d'autrefois ( Pears soupire ), notre île est isolée et nous n'arrivons plus à subvenir à nos besoins à cause des attaques Nagas et murlocs, notre armée faiblit et la mort de notre ancien roi nous a plongé dans une crise politique sans précédent.
- Et....?
- Et nous ne sommes plus grand chose à présent tout simplement... Regardez les renforts? 200 hommes dont des jeunes soldats tout juste sortis de l'enfance... Sire, nous dépendons de Stormwind. Pour l'approvisonnement, pour les armes, pour la protection de notre île, pour tout.
- Je comprends... Stormwind veut le statut quo avec la Horde et ils ont considéré votre arrivée comme une insulte à nos ennemis, Wrynn a dont fait pression sur vous en coupant les vivres.
- ( Pears hoche la tête ) Vous avez tout compris, seigneur Galen.
- Et j'imagine que le vice amiral a déjà fait repartir ses hommes?
- Oui, ils sont en route vers Southsore.
- Mais... et vous alors?
- ( Pears affiche un large sourire ) Moi? Je reste seigneur! J'ai demandé au Roi la possibilité de rester or le Roi Proudmoore n'apprécie pas plus Stormwind que vous et a donc "omis" de me demander de rentrer moi et mes hommes, tout en sachant que nous sommes ses unités d'élites. Wrynn n'y verra que du feu, après tout il ne reste plus qu'une cinquantaine de soldats sous mon commandement.
Prince? ( Darlin se met au garde à vous ) Je vous demande de nous placer, moi et mes compagnons, sous votre autorité directe!
- Repos, capitaine ( Galen s'autorise un sourire ). Votre demande est acceptée, vous faites désormais intégralement partie de l'armée de Stromgarde.
- Merci, mon Prince! ( Pears se prépare à sortir quand Trollbane le retient )
- Darlin? ... C'est avec des hommes comme vous qu'on gagnera cette foutue guerre. "


Quelques heures ont passé, les hommes de Kul Tiras ont été affecté à la défense de l'Ornière pendant que la capitale, Stromgarde, est en cours de reconstruction.

Darlin Pears finit sa deuxième patrouille quand il aperçoit soudain un nuage de poussière au loin et entend un bruit tonitruant digne de machines de guerres.

Je sens que je vais encore avoir pas mal de surprises en Arathi!

[Maïlïndir]

L’air était glaciale, autant que les yeux brumeux et transparents de la Banshee qui lui faisait face.
Maïlïndir n’en menait pas large, debout devant Sylvanas, la Dame Noire.

« Ma Dame, ça fais cinq jours que j’ai perdu le contact, et malgré tous nos efforts conjoints, les autres prêtres, votre démoniste et moi, impossible de le rejoindre ! Quelque chose nous fait écran, toute nos tentative sont repoussées et nous subissons des tempêtes de Chaos. Il est à chaque fois plus difficile de recommencer ! »

« Tu m’avais promis des résultats, et qu’ais-je ?
Mes carabins usent de leur énergie et leur pouvoirs pour maintenir le corps intact de cet imbécile dans une cuve, mon démoniste et mes plus haut prêtre t’assistent, et qu’ais-je ?
Vous n’y arrivez pas !!!!
Alors que l’ombre est composante nécessaire et essentielle du Chaos, vous ne pouvez pas l’utiliser pour traverser ce qui vous empêche de le rejoindre ? Un seul Orc renégat pourrait contenir toute votre force ? vous êtes LAMENTABLES ! Utilisez le peu de cerveau qui vous reste avant que je ne vous mettent dans la même cuve que lui et que je vous expose en pleine ville comme exemple !
Vous avez jusqu'à demain ! »

Alors que Maïlïndir se retire, celle ci songe au dures paroles de la Dame ; celle ci n’a pas tort, quand elle parle du rapport de l’ombre et du chaos. Elle songe aux moyens qu’elle pourrait utiliser pour percer ce rempart qui l’empêche d’atteindre Scipion, quand, soudain, une sensation qu’elle ne ressentait plus depuis 5 jours refait surface.
Scipion, c’est lui !

« Scipion ! Ou étais-tu !! »

« Maï, C’est toi ? »

« Oui imbécile, qui d’autre ! Où étais-tu passé ? Et pourquoi ne pouvais-je pas te contacter ? Notre Dame Noire est excédée, les choses s’enveniment ici !» S’emporte-t-elle

« Calme-toi, c’est une longue histoire. Je te raconte ça en me reposant un peu. » répond il.

Elle est étonnée et peu rassurée par le récit qu’il lui fait brièvement, trop d’éléments inconnus viennent se rajouter à l’histoire… qu’est ce que les fragments de Nexus ? qui est BaneHollow ? de quelle conjonction parle t-il ? Autant de question que la Dame Noire devra connaître…. En espérant que cela lui en dise plus

[Mafka]

( hrp: Bon Scipion désolée du retard, mais Moirann a d'autres trucs sur lesquels plancher, donc je vais essayer de reprendre ça au plus vite, en esperant que ca t'interesse toujours)

[Mafka]

" Trol'Kalar! Trol'Kalar! "

Pour la cinquième fois consécutive, les Trolls se proternent devant l'épée rougeoyante.

Dirk Hulie soupire. Qu'est ce qu'un raté comme lui fait ici? Il secoue la tête.

Difficile de faire plus banale que la vie de cet homme. Fermier des montagnes d'Alterac, Hulie s'est retrouvé enrolé de force par le Syndicat de Falconcrest. C'est un pauvre type, tentant désesperement de survivre dans un monde qui ne veut pas de lui.


Et voilà que c'est lui qui détient une clé du futur d'Azeroth.

L'emplacement du temple ancien où est gardé Trol'Kalar la légendaire.

Cette épée, la "pourfendeuse de Trolls", a été forgé par le premier roi d'Arathor dont le nom s'est perdu à travers les âges. Elle a été maniée par cet homme dans les guerres contre les tribus sauvages de Trolls. Elle a tué plus de Trolls que chaque personne ne peut en voir durant sa vie.
Lorsque l'empire d'Arathor a été scindé en 7 (Kul Tiras, Stormwind, Stromgarde, Alterac, Gilnéas, Dalaran, Lordaeron ) elle a été confiée au plus vaillant des nouveaux rois humains, le prince de Stromgarde.

Depuis elle a été transmise de souverain de Stromgarde à souverain de Stromgarde.

Jusqu'à Thoras Trollbane, père de Galen et de Mafka.

Qui est mort en défendant Stromgarde lors de la Troisième Guerre. Un démon l'a défait et a emporté son épée. Depuis nul ne sait où elle est.


Personne.

Sauf Dirk Hulie.

L'homme rebrousse lentement chemin dans le temple littéralement infesté de Trolls apparement subjugué par la puissance de l'épée légendaire.

Bien que peu courageux, Dirk sait que son maître, le nouveau chef du Syndicat Kresker Deathgate, également seigneur de guerre des ogres, le récompensera bien.

Le voleur a appris à se faufiler partout où on ne voulait pas de lui, il repart sans encombre vers Moulin de Tarren.


En disposant d'une information cruciale.



Kresker Deathgate.

Chaman, seigneur de guerre des ogres Bourdelfist, chef du Syndicat d'Alterac.

" Ca sonne plutôt bien " se dit il

La silhouette encapuchonée de l'orc va d'ogremage en ogremage, les pressant de canaliser la puissance du Nexus.

Voilà un point de réussi, le Nexus est sécurisé, protégé par un champ de force, et gardé par ses légions.

Mais il reste des contrariétés.

La fuite de l'humain par exemple.

Deathgate aurait bien étripé le gobelin qui l'a laissé partir, malheuresement il ne restait plus grand chose du petit être.

Mais comment a t'il survécu? Kresker a lui même constaté sa mort.

Décidement cet humain le contrarie vraiment. Le contrarie énormement même.

Il s'en occuperait.


Autre souci, le Conseil des Ombres.

Ses progrès personnels sont impressionants, bien que Banehollow le refûte, malheuresement ces quatre confrères prophètes semblent moins bien se débrouiller.

Qu'à cela ne tienne, il a lui même envoyé un détachement d'Ogres attaquer la petite cité elfe de sang où est situé le deuxième Nexus.

Plus besoin de ruses, Deathgate passera en force. Il a les atouts pour cela.


Dernier souci... et non des moindres. Trol'Kalar.

Normalement, Kresker ne se soucie pas d'une simple épée mais.... il a été dit dans les légendes anciennes que celui qui détruira les Nexus portera Trol'Kalar.
Rumeurs, racontards, foutaises! Mais....sait on jamais, Deathgate est un orc prudent et il a donc envoyé ses esclaves à la recherche de l'épée légendaire.




Scipion

Dans le corps d'un humain, Anduin Valorcall, dont l'esprit est toujours présent, mais dont le corps est mort.

L'être qu'il est devenu se réveille lentement. La douleur intense qu'il subit de plein fouet manque de le renverser. Mais la douleur finit par en partie glisser sur lui et atteindre l'esprit de Valorcall toujours décidé à coopérer pour sa bien-aimée.

" Bien, il a compris où était son avantage, pito... "

Scipion se reprend, pensant que toutes ses pensées peuvent être captées par le Général. Celui-ci, cependant ne semble rien avoir remarqué.

Le mort reprend le contrôle du corps pesant, faisant bouger ses membres un à un, tentant de s'habituer à cette puissance, mais aussi lourdeur, qu'il n'avait ressenti depuis longtemps.

Il ouvre les yeux.


Pour voir le visage inquisiteur d'un humain d'entre deux àges posé sur lui.

" - Et vous voulez me faire croire que cette chose est un général de Stromgarde? "

Scipion fouille dans ses souvenirs, il a fréquenté Stromgarde à travers son vivant mais aussi sa mort, cependant cet homme lui est inconnu. Malgré tout, ces nouveaux sens de guerrier lui indiquent que cet homme est aguerri aux armes et n'est pas à prendre à la legère.

" - Puisqu'on vous le dit! Vous nous prenez pour des menteurs? "

Scipion se redresse et voit Moirann de fort mauvaise humeur interpeller l'inconnu.

" - On l'a trouvé entouré de raptors et il nous a dit être Anduin Valorcall, on vous l'a ramené alors maintenant débrouillez vous point!
- Mais... regardez ce corps.. ce type est mort...
- M'en fiche! C'est votre affaire! "

Moirann fait signe à ses compagnons de route de repartir, après avoir jeté violemment le corps de Scipion sur le sol.

" - Bon... qu'est ce que je vais faire de toi? "

Le mort se relève rapidement, il commence à avoir bien possesion de son nouvel hôte.
Il peut maintenant détailler l'homme.

La trentaine entamée, comme il l'avait soupconné, ce soldat a tout du guerrier d'élite. Une épée pendouille à ses côtés et un puissant fusil nain est attaché dans son dos. Son armure est blanche avec une ancre verte sur le torse.

" - Conduisez moi au Régent Lighthammer ou au Prince Trollbane, j'ai des informations de la première importance pour eux.
- Mais bien sûr! Tu ne veux pas que je te donner les clés de la capitale non plus?
- Stromgarde est tombé, qui que vous soyez vous n'êtes pas très au courant...
- (L'homme pointe un doigt sur le mort) C'est toi qui n'est pas au courant mon petit bonhomme! Stromgarde a été reprise. "

" Stromgarde reprise? Voilà une information de toute première importance à communiquer à Maï! "

Scipion sent une vague de soulagement émerger de l'esprit de Valorcall présent à ses côtés.

" - Bon, bon... je ne sais décidement pas ce que je vais faire de toi... "

Darlin Pears sort alors son fusil et le braque sur Scipion qui a un mouvement de recul compulsif.

" - Tu va me suivre bien gentiment dans une petite cellule de l'Ornière jusqu'a ce que j'ai décidé de ton sort. "

Scipion obtempere, sous la menace du canon, se disant qu'après tout ainsi il aura le temps de contacter Maï.


En esperant qu'elle sache quoi faire.


(HRP: voilà avec encore toutes mes excuses et celles de Moirann pour le retard, et en esperant que tu continue, j'adore sincerement te lire. )